A quoi sert une surcomplémentaire ?
A leur création, les mutuelles furent une vraie révolution pour le budget des foyers. Dès le début des années 2000, le déremboursement progressif mis en place par la Sécurité Sociale est rapidement venu tempérer cet engouement. Désormais les mutuelles ne peuvent plus couvrir tout ce qui reste à la charge de l’assuré. Pour pallier à ce manque, une couverture supplémentaire a été créée : la surcomplémentaire.
Qu’est-ce qu’une surcomplémentaire ?
Il s’agit d’un troisième niveau d’assurance santé indépendant de la couverture garantie par la Sécurité sociale et la mutuelle. La surcomplémentaire n’est pas une simple extension de la mutuelle mais un véritable contrat d’assurance santé que l’on peut souscrire de façon individuelle.
Lorsque les prestations proposées par sa mutuelle deviennent insuffisantes, il peut être judicieux d’opter pour la surcomplémentaire. Les salariés sont particulièrement touchés par ce phénomène puisqu’ils ne peuvent pas, sauf dérogations autorisées par l’Etat, refuser la complémentaire collective que leur impose leur entreprise.
Tout assuré ne pouvant négocier librement les termes de son contrat de mutuelle a tout intérêt à opter pour la surcomplémentaire si ses remboursements de santé lui semblent insuffisants.
Les points forts d’une surcomplémentaire
Une couverture plus efficace sur les soins dentaires
Les soins dentaires sont particulièrement mal remboursés par la Sécurité Sociale. Les taux conventionnels servant de base à ces remboursements sont relativement bas par rapport aux coûts réels des consultations et actes chirurgicaux. La prise en charge par la Sécurité Sociale d’une simple consultation chez le dentiste est de seulement 16,10€ alors qu’elle est en général facturée au patient entre 50€ et 70€. La pose d’une prothèse dentaire peut s’avérer encore plus problématique puisqu’il faut compter entre 400€ et 900€ pour ce type de soins.
Exemple de remboursement d’une prothèse dentaire de 600€ :
- Remboursement de la Sécurité Sociale : 70% du taux conventionnel soit 75,25€ au total
- Remboursement de la mutuelle : les mutuelles remboursent entre 100% et 300% de la base de remboursement de la Sécurité Sociale. Une mutuelle standard pratiquera un taux de 200% soit, dans le cas présent, un remboursement de 150,50€;
- Reste à charge du patient : 600€ – 75,25€ – 150,50€ = 374,25€.
Dans le cadre de la pose d’une prothèse dentaire, la surcomplémentaire verse entre 100€ et 200€ supplémentaire. Le reste à charge du patient ne sera alors plus que de 174,25€.
Une meilleure prise en charge des frais d’optique
Outre les soins dentaires, l’achat de lunettes fait partie des dépenses les plus lourdes dans le budget santé d’un français. Du côté de la Sécurité Sociale, la base de remboursement d’un verre est d’en moyenne 10€ seulement. Les mutuelles sont globalement plus généreuses puisqu’elles proposent un remboursement verre + monture entre 200€ et 400€. Une surcomplémentaire viendra grossir ce montant de 100€.
Le cas des prothèses et appareillages
Les prothèses auditives sont généralement plus prescrites chez les seniors mais peuvent être posées à n’importe quel âge pour toute déficience diagnostiquée par un spécialiste. Une prothèse coûte entre 700€ et 2000€ et ne sera remboursée qu’à hauteur de 119,83€ par la Sécurité Sociale. Les mutuelles adaptées pour ce type de soins proposent un remboursement de 200% à 300% de la base de remboursement soit jusqu’à 359€. Faut-il encore avoir une mutuelle proposant de telles prestations puisque ces interventions médicales sont globalement moins fréquentes. Dans le cas des appareillages, une surcomplémentaire proposera une compensation moyenne de 200€.
A qui profite une surcomplémentaire ?
Les ayants-droit
Le contrat d’une surcomplémentaire se met en place dès la signature et peut parfaitement inclure des ayants-droit tels que les enfants ou les personnes à la charge de l’assuré. A noter que plus il y aura de personnes à charge, plus les cotisations seront élevées.
Pour les actifs
Avec l’apparition des mutuelles collectives, une majeure partie des salariés ne peut plus choisir librement sa complémentaire. Ne souhaitant pas léser les employés sur leur rémunération, nombreux sont les dirigeants qui optent pour des mutuelles à faibles cotisations mais dont les garanties sont minimes. La surcomplémentaire est donc une option à envisager pour ces actifs qui ont généralement des enfants à charge et donc des dépenses de santé globalement plus élevées.
Pour les seniors
Les seniors peuvent aisément négocier leur contrat de mutuelle. Toutefois, ce dernier ne répond pas nécessairement à toutes leurs attentes en termes d’appareillage ou de prise en charge en soins spécialisés. Un contrat de mutuelle demande souvent de choisir entre une couverture plus avantageuse pour les soins d’optique, d’hospitalisation ou de divers appareillages, mais il est parfois difficile d’obtenir des taux de remboursement élevés sur toutes ces spécialités à la fois. Une surcomplémentaire peut alors venir pallier aux manque d’une complémentaire dans certaines spécialités délaissées.