Prévenir les TMS au travail

Débutons cet article par un triste rappel : les troubles musculo-squelettiques (TMS) restent, année après année, l’une des principales causes de maladies professionnelles, touchant de nombreux travailleurs, et dans divers secteurs. Ils résultent souvent de mouvements répétitifs, de mauvaises postures, et/ou du port de charges lourdes, entraînant des douleurs et même des limitations fonctionnelles. Or il est possible de s’en prémunir assez facilement, d’où l’intérêt de nous y intéresser de plus près. Voici donc quelques stratégies pour prévenir ces troubles et améliorer les conditions de travail.

Toutes les informations données dans cet article le sont à titre indicatif et n’engagent pas la responsabilité de l’éditeur de ce site. Pour toute question ou application de ces conseils, consultez votre médecin.

Aménager l’espace de travail

Il convient essentiel de s’assurer que les postes de travail sont ergonomiques et adaptés à chaque employé. C’est le rôle du CSE (au travers de la commission CSSCT), pour les entreprises qui en ont un, mais tout un chacun est concerné et peut faire remonter des propositions allant dans le bon sens. Les ajustements possibles incluent :

  • Les bureaux réglables en hauteur, permettant de travailler debout ou assis, réduisent la fatigue musculaire ;
  • Les chaises ergonomiques avec un bon support lombaire et des accoudoirs ajustables aident à maintenir une posture correcte ;
  • Les écrans d’ordinateur doivent être placés à hauteur des yeux pour éviter les tensions au niveau du cou.

Dans la mesure du possible, il faut aussi varier les tâches pour réduire le risque de mouvements répétitifs. Alterner entre différentes activités permet en effet de solliciter divers groupes musculaires et d’éviter les surcharges. En outre, les outils et/ou matériaux fréquemment utilisés doivent être facilement accessibles, tout simplement pour éviter les mouvements contraignants. Placer les objets les plus utilisés à portée de main limite les gestes et les postures inconfortables.

Promouvoir les bonnes pratiques de posture

On le sait depuis longtemps, mais il n’est jamais inutile de le repéter : une posture neutre, où le dos est droit, les épaules relâchées et les coudes à 90 degrés, est la position la moins contraignante pour les muscles et les articulations. Il s’avère essentiel d’enseigner – et de rappeler régulièrement – aux salariés comment ajuster leur posture en fonction de leurs tâches. Pour les travailleurs qui doivent soulever des charges, il apparait ainsi crucial de :

  • Plier les genoux plutôt que de se pencher en avant pour soulever un objet ;
  • Tenir la charge près du corps pour réduire la tension sur le dos ;
  • Utiliser des équipements de levage comme des chariots ou des harnais pour les objets lourds.

Encourager les pauses régulières

Les pauses permettent aux muscles de se détendre et de récupérer. Dans ce contexte, il est recommandé de faire une pause toutes les heures, même courte, pour se lever, s’étirer et changer de position. Ces micro-pauses peuvent paraître inutiles, mais c’est tout le contraire, puisqu’elles aident objecticvement à prévenir la fatigue musculaire et à réduire le risque de TMS.

Intégrer des exercices d’étirement et de renforcement

Les étirements réguliers contribuent à améliorer la flexibilité et à réduire les tensions musculaires. L’OMS recommande donc aux employeurs qui le peuvent d’organiser des séances d’étirement en groupe, et/ou de fournir des ressources sur les exercices d’étirement adaptés à différents postes de travail. Force est de constater que le renforcement musculaire, en particulier des muscles du tronc (abdominaux et dorsaux), contribue à prévenir les TMS. Dès lors, le simple fait d’encourager les salariés à pratiquer des activités physiques régulières peut s’avérer bénéfique.

Former les employés et favoriser une culture de la prévention

Comme dans de nombreux domaines, la formation se révèle cruciale pour sensibiliser les travailleurs aux risques encourus, mais aussi aux techniques à adopter pour les minimiser. Les programmes de formation peuvent inclure :

  • Des modules sur l’ergonomie, expliquant comment adapter son poste de travail ;
  • Des ateliers sur les techniques de levage et les postures sécurisées ;
  • Des sessions de sensibilisation sur les signes avant-coureurs des TMS afin de détecter rapidement les problèmes.

En parallèle, il faut avoir des politiques claires et des procédures en matière de prévention des TMS. L’engagement de la direction dans la mise en œuvre de ces politiques montrera l’importance qu’elle accorde à la santé de ses employés – or rappelons qu’en France, elle y est tenue par la loi. De plus, les employés doivent se sentir libres de signaler les problèmes de posture ou d’ergonomie qu’ils rencontrent. Des audits réguliers et des questionnaires de satisfaction peuvent aider à identifier les améliorations à apporter.

En conclusion

La prévention des troubles musculo-squelettiques au travail repose sur une combinaison de bonnes pratiques ergonomiques, d’aménagements appropriés, et d’une sensibilisation continue. En investissant dans la formation et en favorisant une culture de prévention, les entreprises peuvent réduire l’incidence des TMS, améliorer la qualité de vie au travail … et, in fine, augmenter la productivité. Tout le monde a donc intérêt à se saisir pleinement de cet enjeu majeur de santé au travail.

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