Les risques des écrans pour la santé des enfants et des adolescents

A l’approche des fêtes de fin d’année, quoi de mieux qu’une petite soirée télé avec ses enfants / adolescents, et pourquoi pas devant un bon vieux bêtisier ? Soit. Cependant, on a toujours, en tant que parent, une petite voix dans la tête qui nous dit « la télé, c’est avec modération … enfin, en théorie … » Soyons transparents : avec l’essor des nouvelles technologies, les écrans sont devenus omniprésents dans nos vies quotidiennes, et en particulier pour les enfants et les adolescents! Entre les smartphones, tablettes, ordinateurs et téléviseurs, « les jeunes » (si tant est que ce soit une population homogène) passent de plus en plus de temps connectés, parfois au détriment d’autres activités essentielles à leur épanouissement. Bien sûr, ces outils numériques offrent de réelles opportunités éducatives et sociales, leur usage excessif peut entraîner des conséquences négatives sur la santé physique, mentale et sociale. Car, comme toujours, le trop est l’ennemi du bien. Cela étant posé, explorons en détail les principaux risques associés à une exposition excessive aux écrans chez les jeunes, et voyons ensemble comment les réduire.

Toutes les informations données dans cet article le sont à titre indicatif et n’engagent pas la responsabilité de l’éditeur de ce site. Pour toute question ou application de ces conseils, consultez votre médecin.

1 – Les différents impacts sur la santé physique

Comme on s’en serait douté, une exposition prolongée aux écrans peut d’abord entraîner des problèmes visuels tels que la fatigue oculaire, le syndrome de vision par ordinateur (SVO), ou bien encore une augmentation de la myopie. Les symptômes incluent des yeux rouges, secs, des maux de tête et des difficultés à se concentrer sur des objets distants. Cela n’a rien d’anodin, car selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la prévalence de la myopie chez les enfants a augmenté de manière significative au cours des dernières décennies, notamment en raison d’un temps prolongé passé devant les écrans et d’une réduction des activités en plein air. En outre, les postures inadéquates adoptées lors de l’utilisation d’appareils électroniques tendent à provoquer des douleurs au niveau du cou, du dos et des poignets. Le « text-neck » (douleur cervicale due à l’inclinaison prolongée de la tête pour regarder un écran) devient ainsi malheureusement un phénomène de plus en plus fréquent. N’oublions pas non plus que la lumière bleue émise par les écrans perturbe la production de mélatonine, une hormone essentielle à la régulation du sommeil. Une utilisation tardive des écrans, avant le coucher, retarde l’endormissement et réduit la qualité du sommeil. Or les enfants souffrant de privation de sommeil risquent de présenter des difficultés de concentration, une plus grande irritabilité, et in fine des performances scolaires en berne.

2. Les conséquences sur la santé mentale

Il est désormais avéré que la consommation excessive de contenus numériques, notamment sur les réseaux sociaux, entraîne une augmentation des taux d’anxiété et de dépression chez les adolescents. De fait, les jeunes sont souvent exposés à des contenus perturbants, des idéaux de beauté inaccessibles ou des comparaisons sociales incessantes, ce qui peut – on le comprend intuitivement – nuire à leur estime de soi. L’addiction aux écrans, désormais baptisée « dépendance numérique », constitue aussi un phénomène en pleine expansion. Après tout, les jeux vidéo et les applications de réseaux sociaux ont été conçus pour captiver l’attention des utilisateurs grâce à des notifications, des récompenses et des boucles de gratification instantanée. Cette dépendance a malheureusement pour corollaire une perte d’intérêt pour d’autres activités, comme le sport, la lecture ou les interactions sociales en face à face. Plus globalement, une consommation excessive d’écrans peut réduire la capacité de concentration des enfants et adolescents. Les contenus rapides et stimulants, tels que les vidéos courtes, peuvent affecter leur capacité à se concentrer sur des tâches plus longues et complexes, comme les devoirs scolaires.

3. Focus sur les répercussions sociales

Malgré leur potentiel pour favoriser les interactions en ligne, les écrans conduisent trop souvent, de façon paradoxale, à un isolement social. Les enfants qui passent trop de temps sur leurs appareils numériques réduisent ainsi leurs interactions en face à face avec leurs pairs et leur famille, ce qui n’augure rien de bon pour leur développement social et leurs compétences relationnelles. De surcroît, ne soyons pas naïfs : les réseaux sociaux et les plateformes en ligne exposent les jeunes au risque de cyberharcèlement. Insultes, moqueries, et autres diffusions de contenus humiliants ont évidemment des conséquences graves sur la santé mentale des victimes, augmentant les risques de dépression, d’anxiété et même de tendances suicidaires. Les enfants et adolescents sont aussi trop souvent (car trop facilement) exposés à des contenus inappropriés, tels que des images violentes, pornographiques ou incitant à des comportements dangereux.

4. Après le bilan, l’heure des mesures de réduction des risques

Face à ces enjeux, les parents, éducateurs et professionnels de santé jouent un rôle essentiel pour limiter les effets négatifs des écrans. Voici quelques stratégies pour encadrer l’usage des technologies numériques :

a. Instaurer des limites de temps

Pour mémoire, l’OMS recommande de restreindre le temps d’écran des enfants selon leur âge. Elle conseille concrètement d’éviter totalement les écrans avant l’âge de deux ans et de ne pas dépasser une heure par jour pour les enfants de deux à cinq ans. Pour les plus grands, fixer des plages horaires précises pour l’utilisation des écrans constitue souvent une solution efficace.

b. Favoriser les activités alternatives

Encourager les enfants à pratiquer des activités physiques, artistiques et/ou sociales peut contribuer à réduire leur dépendance aux écrans. En effet, des sorties en plein air, des jeux de société ou bien des projets créatifs permettent non seulement de stimuler leur imagination, mais aussi de renforcer leurs compétences interpersonnelles.

c. Établir des zones sans écran

Définir des espaces et des moments sans écrans, comme les repas en famille ou avant l’heure du coucher, permet d’instaurer des routines qui aident les enfants « à déconnecter », tout en favorissant des moments de qualité en famille.

d. Sensibiliser aux dangers en ligne

Nonobstant les points évoqués ci-dessus, il apparait crucial d’éduquer les jeunes sur les risques liés à l’utilisation d’Internet, notamment le cyberharcèlement et les contenus inappropriés. Il s’agit de leur apprendre à adopter des comportements responsables, et à signaler tout incident, car cette démarche peut véritablement les protéger sur le long terme.

e. En tant qu’adulte, le devoir de montrer l’exemple

Les parents doivent également surveiller leur propre usage des écrans. En adoptant des habitudes numériques saines, ils incitent leurs enfants à faire de même ; cette imitation des plus jeunes n’a rien de nouveau, mais elle peut être bénéfique à condition de savoir faire preuve d’autodiscipline … et de cohérence intellectuelle.

En conclusion

Si les écrans sont incontestablement devenus indispensables, il convient d’en réguler l’usage pour préserver la santé de nos enfants et adolescents. Les conséquences néfastes (tant sur le plan physique, que mental et social) d’une exposition excessive au monde numérique sont bien réelles, mais il suffit d’une sensibilisation et d’un encadrement approprié pour les minimiser. L’objectif, c’est bien sûr qu’en accompagnant activement les jeunes dans leur apprentissage des outils numériques, nous pouvons leur offrir un équilibre entre technologie et bien-être!

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