La phobie scolaire

1 à 2% des enfants seraient touchés par la phobie scolaire en France. Cette anxiété très marquée reste encore difficile à cerner car de nombreux facteurs peuvent en être à l’origine sans que la famille ne s’aperçoive de l’émergence du problème. La prise en charge de la phobie scolaire reste encore imprécise et individuelle bien que de nombreuses études soient menées à l’heure actuelle sur le sujet.

La phobie scolaire : qu’est-ce que c’est ?

Les symptômes de la phobie scolaire

Au début, la phobie scolaire se manifeste par une appréhension d’aller à l’école qui s’accompagne généralement de maux de ventre, de douleurs psychosomatiques ainsi que d’un absentéisme de plus en plus fréquent. Lorsque l’anxiété atteint son paroxysme, l’enfant sera dans l’incapacité totale d’aller en cours, suppliant qu’on le laisse à la maison sans pouvoir réellement expliquer ce qui l’inquiète. Les attitudes d’évitement seront alors de plus en plus fréquentes et l’enfant saura se montrer très persuasif pour éviter tout contact avec l’école.

A quel âge apparaît la phobie scolaire ?

Selon les études menées sur ce phénomène anxieux, la phobie scolaire se développe généralement soit à l’entrée au CP soit à l’entrée au collège. Il s’agit de deux âges durant lesquels l’enfant est particulièrement fragile dans sa construction psychique face aux autres. Ces étapes primordiales de la vie scolaire d’un enfant peuvent alors être particulièrement perturbantes, entraînant potentiellement le développement d’une anxiété sociale et scolaire.

Quels sont les enfants à risque ?

Il n’existe pas de profil type d’enfant plus à même de développer une phobie scolaire. Ni le genre (féminin/masculin) ni la situation familiale ne permettent de déterminer à l’avance le potentiel développement d’une telle phobie. Il s’agit en réalité de « fragilités » individuelles, internes à la construction psychique de l’enfant qui, selon certaines circonstances, peuvent entraîner le développement d’une anxiété scolaire. Les enfants de type anxieux sont ainsi plus à risque bien que nombre de ces enfants ne développement jamais de phobie scolaire.

La prise en charge de la phobie scolaire

Le diagnostic de l’anxiété scolaire

Les parents s’aperçoivent généralement rapidement de l’anxiété présente chez leur enfant. La psychologue scolaire et les professeurs pourront être à même d’orienter efficacement les enfants vers un pédopsychiatre qui diagnostiquera alors la phobie scolaire. Seule ce type de consultation permettra de poser réellement le diagnostic de phobie scolaire et enclenchera la prise en charge de l’enfant.

Le suivi thérapeutique dans le cadre de la phobie scolaire

Une fois le diagnostic posé, l’enfant pourra suivre une psychothérapie avec un psychologue ou un pédopsychiatre selon le choix de la famille. Ce suivi psychothérapeutique aura alors pour but de cerner l’origine ou l’évènement déclencheur de la phobie scolaire. En travaillant dessus avec l’enfant et en désamorçant ses croyances erronées vis-à-vis de ce qu’il a vécu, le thérapeute tentera de ramener l’enfant sur les bancs de l’école. Dans 2 cas sur 3, l’enfant pourra remettre les pieds à l’école de façon plus ou moins sereine. Dans 1/3 des cas, l’enfant devra poursuivre toute sa scolarité à domicile.

L’accompagnement de la famille et des proches

La compréhension de la famille est primordiale pour accélérer le rétablissement de l’enfant. Les parents, démunis face à ce type de situation et inquiets quant à l’avenir de leur enfant, ont tendance à réagir de façon excessive. Pourtant, une phobie scolaire n’est pas une lubie ni une forme de paresse. Il s’agit d’une peur viscérale amenant l’enfant à fuir par tous les moyens la situation qui l’inquiète. Etre compréhensif et proactif est donc une bonne attitude pour pousser son enfant à guérir et retrouver une vie scolaire « normale ».

Comment poursuivre la scolarité d’un enfant souffrant de phobie scolaire ?

L’école à domicile : une solution à envisager

Le temps que la thérapie fasse son effet, l’enfant doit absolument poursuivre une scolarité puisque celle-ci est obligatoire. N’étant plus apte à se présenter dans une école, les cours à domicile semblent être une bonne alternative pour ne pas déscolariser l’enfant malgré sa phobie.

L’exposition progressive pour retrouver le chemin de l’école

Lors de sa thérapie, l’enfant sera amené à fréquenter à nouveau progressivement les bancs de l’école afin de se réhabituer et de désamorcer les angoisses qui se sont cristallisées autour de ses souvenirs. Cette exposition progressive a pour but de faire voir à l’enfant que le ou les dangers qu’il avait imaginés (s’éloigner de ses parents, être au milieu de ses camarades, être seul dans la cour de récréation) ne sont pas aussi importants que ce qu’il avait perçu à une époque. L’exposition progressive peut durer plusieurs mois et tend à une nouvelle scolarisation totale de l’enfant.

Maintenir les relations sociales de l’enfant : une priorité

Le principal vecteur de socialisation d’un enfant reste la fréquentation de ses camarades à l’école. En cas de phobie scolaire l’enfant a donc tendance à perdre tous ses contacts et ses interactions avec les autres sont de plus en plus faibles. Toutefois, il a été constaté que les enfants atteints de phobie scolaire ne présentent pas de symptômes d’évitement pour les activités extra-scolaires. Ils arrivent ainsi parfaitement à aller au sport ou à leurs activités créatives tant que celles-ci ne se déroulent pas au sein même de l’école. Il est donc important d’encourager ces activités chez un enfant déscolarisé puisqu’elles seront ses seules sources de socialisation.

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