La dépression et ses signes
La dépression est considérée depuis quelques années comme un problème de santé publique majeur. Près d’une personne sur cinq sera touchée à un moment de sa vie par un épisode dépressif et les femmes sont majoritairement plus à risque que les hommes. Aucune tranche d’âge n’est épargnée et de nombreux déclencheurs peuvent être à l’origine d’une phase de vie dépressive. Très invalidante et douloureuse pour le patient, cette maladie représente également un gouffre financier pour la Sécurité sociale et les entreprises à cause des nombreux arrêts maladie qu’elle engendre. Une détection et une prise en charge rapides sont la priorité pour enrayer le trouble dépressif efficacement.
Les différents types de dépression
La dépression sévère ou épisode dépressif majeur
Cette forme de dépression survient bien souvent sans crier gare. La personne atteinte semblait aller très bien et puis, petit à petit, son moral se dégrade avant d’arriver à un stade de dépression avancé.
Bien souvent, un épisode dépressif majeur est dû à des blocages ou des traumatismes psychologiques avec lesquels il n’est plus possible de vivre. Dans un élan de survie, le cerveau se met en « veille » pour pousser le patient à ralentir et à prendre conscience de ce qui ne va pas dans sa vie. Ce type de dépression requiert l’intervention d’un spécialiste tel qu’un psychothérapeute et/ou un psychiatre si une éventuelle médication était nécessaire dans l’attente d’une guérison complète.
Les dépressions dites spécifiques
On parle de dépressions spécifiques dès lors qu’elles ont un élément déclencheur très marqué. Ainsi la dépression saisonnière est due à un manque de luminosité tandis que la dépression du post-partum (plus grave que le simple baby-blues bien connu des mamans) apparaît suite à l’accouchement. Le burn-out fait également partie des dépressions spécifiques puisqu’il est uniquement déclenché par les conditions d’emploi d’un salarié.
Les signes de la dépression
Des troubles psychiques en premier lieu
Une dépression est avant tout une maladie du psychisme qui atteint véritablement le moral d’un être humain. Ainsi, on peut d’abord voir apparaître un premier stade de déprime avec une humeur morose, une plus grande perméabilité au pessimisme et une perte d’envie globale.
Vient ensuite une démotivation beaucoup plus marquée. Il est alors extrêmement compliqué pour la personne atteinte de dépression de réussir à trouver de l’énergie pour quoi que soit. Prendre une douche, se faire à manger, pratiquer des activités que l’on aime ou encore voir ses proches deviennent autant de corvées pour le dépressif. La joie de vivre a alors complètement disparu et une forme de mélancolie s’installe.
Tandis que certaines dépressions seront majoritairement axées sur une grande tristesse et un fort désespoir, les dépressions dites « anxieuses » peuvent au contraire se dérouler dans une forte agitation. Les personnes atteintes de dépression anxieuse sont sujettes à des crises d’angoisse terribles et seront particulièrement agitées.
Dans toutes les formes de dépression se retrouvent quoiqu’il arrive une rupture de l’équilibre de vie et un psychisme défaillant à l’excès.
Dans les cas les plus graves, des idées noires sous formes de désirs suicidaires peuvent se manifester. Ce type de symptôme est la preuve irréfutable qu’une dépression est à l’oeuvre chez le patient.
Les troubles physiques associés à un épisode dépressif
La perte d’appétit va généralement de paire avec la défaillance de la motivation chez une personnes dépressive. Les patients ont donc une fâcheuse tendance à maigrir plus que de raison voire à perdre des dizaines de kilos en très peu de temps. Dans de rares cas, la dépression aura l’effet inverse et le patient cherchera à combler son mal-être par de la nourriture. La prise de poids peut alors être spectaculaire et doit attirer l’attention.
La fatigue fait partie intégrante de la dépression. Bien que se reposant toute la journée, la personne dépressive continue à ressentir une réelle fatigue qui l’empêche d’agir et ne fait qu’aggraver sa perte de motivation pour les gestes du quotidien.
Enfin des troubles psychosomatiques peuvent apparaître tels que des ulcères, des démangeaisons, des migraines …etc. Ces troubles sont bien réels et il est nécessaire de les soulager même si leur cause originelle est psychique.
Que faire si l’on constate les signes d’un épisode dépressif ?
La conduite à tenir pour soi
Un seul des symptômes de la dépression ne suffit pas à poser le diagnostic mais il est vivement recommandé de consulter son médecin si plusieurs des signes énoncés plus haut venaient à apparaître de façon plus ou moins rapide et persistaient dans le temps.
Nul besoin d’aller voir un psychiatre en première intention, le médecin généraliste fera l’affaire. Il permettra dans un premier temps de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une autre pathologie et pourra rassurer le patient tout en l’orientant vers un psychiatre avec qui il travaillera conjointement.
Quand les autres vont mal
Il peut être très compliqué de faire prendre conscience à l’un de ses proches qu’une dépression est peut-être à l’oeuvre dans sa vie. En effet, la dépression est encore souvent perçue comme une faiblesse et une maladie à cacher alors qu’elle touche de plus en plus de gens.
Discuter avec le proche en question, essayer de l’amener à se questionner sur ses symptômes tout en évitant d’être trop brutal peut engendrer une véritable prise de conscience.
En cas de dépression spécifique tel que le burn-out, un collègue percevant des symptômes dépressifs chez un salarié pourra tirer la sonnette d’alarme auprès de son supérieur. De même, un jeune papa qui constate de forts symptômes mélancoliques chez sa femme suite à un accouchement devra joindre rapidement le pédiatre ou le gynécologue de sa partenaire.
La dépression, bien que souvent dénigrée est une maladie réelle qui engendre de nombreuses souffrances chez les patients.
Une connaissance des symptômes et une prise en charge rapide sont donc les clés d’une rémission efficace.