Comment détecter les premiers signes d’une dépression ?
On l’oublie parfois, mais la dépression est omniprésente ! En effet, cette maladie mentale qui touche des millions de personnes à travers le monde, souvent de manière silencieuse et progressive. Or elle peut affecter profondément la qualité de vie, entraînant un sentiment de tristesse persistante, une perte d’intérêt pour les activités quotidiennes et même des troubles physiques. Dans ce cadre, détecter les premiers signes de la dépression apparait essentiel pour agir rapidement et éviter que la situation ne s’aggrave.
Toutes les informations données dans cet article le sont à titre indicatif et n’engagent pas la responsabilité de l’éditeur de ce site. Pour toute question ou application de ces conseils, consultez votre médecin.
1 – Dépression ou simple coup de blues ?
Bien sûr, il est normal de ressentir de la tristesse, de la fatigue ou du découragement à certains moments de la vie, notamment après un événement difficile (perte d’un proche, rupture, échec professionnel, etc.). Cependant, la dépression ne se limite pas à une période de mal-être passagère. Elle s’installe sur la durée (sur plus de deux semaines en continu) et impacte toutes les sphères du quotidien (travail, famille, vie sociale). En outre, elle n’est pas soulagée par les distractions habituelles ou le repos.
2 – Les premiers signes émotionnels de la dépression
Une tristesse profonde et persistante
Le premier signe caractéristique à guetter porte sur un sentiment de tristesse quasi permanent, et sans cause évidente pour la personne qui la subit. Cette tristesse s’accompagne souvent de larmes et/ou d’un sentiment de vide intérieur.
Une perte d’intérêt et de plaisir
Les activités autrefois appréciées (hobbies, sorties, sports, relations sociales) ne procurent plus aucun plaisir. Une telle perte d’intérêt, que l’on appelle anhédonie dans le jargon médical, constitue un autre indicateur clé de la dépression.
Un sentiment de culpabilité et d’ « auto-dévalorisation »
La personne dépressive a tendance à se sentir inutile, coupable ou à se reprocher des choses qu’elle n’aurait pas perçues comme problématiques auparavant.
Une irritabilité accrue
Contrairement aux idées reçues, si la dépression se manifeste quasiment toujours par de la tristesse lorsque la personne est seule, elle peut, chez certains individus (notamment les hommes et les adolescents) se traduire par une irritabilité en présence des autres, avec des accès de colère ou une impatience inhabituelle.
3 – Les signes physiques de la dépression
Sans surprise, l’un des premiers signes de la dépression porte sur une fatigue persistante, même après une nuit de sommeil complète. Se lever le matin devient difficile, et les tâches du quotidien semblent parfois tout bonnement insurmontables. On constate aussi très fréquemment des troubles du sommeil, qu’il s’agisse d’insomnie (difficulté à s’endormir, réveils nocturnes fréquents), d’hypersomnie (besoin excessif de dormir, difficulté à sortir du lit), ou de sommeil non réparateur. Ajoutons à ce portrait déjà peu flatteur que certaines personnes ressentent des douleurs physiques ou des modifications des habitudes alimentaires sans cause apparente :
- Maux de tête ;
- Douleurs musculaires ou articulaires ;
- Troubles digestifs (ballonnements, nausées, constipation) ;
- Une perte d’appétit pouvant entraîner une perte de poids rapide ;
- À l’inverse, une suralimentation (grignotage compulsif) qui mène à une prise de poids.
4 – Les changements comportementaux à surveiller
Un isolement social
Une personne en début de dépression a tendance à éviter les interactions sociales. Elle ne répond plus aux appels, refuse les sorties et préfère s’enfermer dans son monde.
Une baisse de motivation et de productivité
Le travail, les études ou les tâches ménagères deviennent accablants. La concentration est difficile, et la personne procrastine davantage.
Un ralentissement psychomoteur, ou à l’inverse, une fébrilité constante
Les gestes deviennent parfois plus lents, la parole plus hésitante. À l’inverse, certaines personnes peuvent être dans un état d’agitation nerveuse.
Une consommation accrue de substances nocives et plus ou moins licites
Certains malades cherchent à soulager leur mal-être par l’alcool, le tabac ou les drogues, aggravant malheureusement ainsi leur état.
5 – Quand faut-il s’inquiéter et comment réagir ?
Il est conseillé de consulter un médecin ou un professionnel de santé si les symptômes persistent plus de deux semaines, et/ou si le quotidien devient difficile à gérer, sans même attendre l’apparition d’idées noires (ou pire, suicidaires). Car, disons-le clairement, la dépression n’a rien d’une fatalité : elle se soigne même très bien grâce à une prise en charge adaptée (thérapie, médicaments, ajustements du mode de vie). Pour soi-même, il convient de :
- Ne pas minimiser son mal-être : reconnaître qu’on ne va pas bien est la première étape vers la guérison ;
- Exprimer ses émotions : parler à un proche de confiance ou à un professionnel ;
- Adopter une bonne hygiène de vie : activité physique régulière, alimentation équilibrée, réduction des écrans le soir (au moins 1h avant le coucher) ;
- Éviter l’isolement : même si cela paraît difficile, maintenir des interactions sociales est essentiel.
Et pour un proche :
- Être à l’écoute sans juger ;
- Encourager à consulter un professionnel, mais sans forcer la main, ce qui pourrait être contre-productif ;
- Proposer un soutien concret (accompagner à un rendez-vous, proposer une activité ensemble, etc.) ;
- Surveiller les signes de détresse (idées suicidaires) et, dans ce cas-là, agir en urgence.
En conclusion
Il ne faut surtout pas se voiler la face : la dépression peut toucher tout le monde, à tout âge. Repérer les premiers signes n’en est que plus essentiel car cela permet d’agir avant qu’elle ne s’installe durablement. Alors, si vous ressentez ces symptômes, ou si l’un de vos proches semble en souffrir, il est crucial de ne pas rester seul face à cette situation. Un accompagnement adapté aide à retrouver progressivement un « mieux-être », évitant par la même occasion des complications plus graves. Par conséquent, si vous avez des doutes, parlez-en à un professionnel de santé. On ne le dira jamais assez : demander de l’aide est un signe de force, pas de faiblesse.