Vaccination des adultes : rappels indispensables après 25 ans

En matière de vaccination, on pense souvent à la petite enfance, à la fameuse piqûre contre la rougeole ou à l’obligation vaccinale des nourrissons. Pourtant, la protection contre certaines maladies ne s’arrête pas à l’adolescence : les adultes aussi doivent recevoir des rappels réguliers pour rester protégés. Après 25 ans, certaines doses sont à renouveler à intervalles fixes, tandis que d’autres peuvent être conseillées en fonction du mode de vie, du métier ou des projets de voyage. Or, beaucoup ignorent ces recommandations, exposant leur santé et celle des autres à des risques évitables.

Toutes les informations données dans cet article le sont à titre indicatif et n’engagent pas la responsabilité de l’éditeur de ce site. Pour toute question ou application de ces conseils, consultez votre médecin.

Pourquoi les rappels sont-ils nécessaires ?

Soyons clairs, les vaccins ne protègent malheureusement pas tous à vie. Si certains confèrent une immunité durable (comme celui contre l’hépatite B), d’autres nécessitent des rappels pour « entretenir » la mémoire immunitaire du corps. Avec le temps, les anticorps diminuent, et l’organisme devient plus vulnérable face à des pathogènes qu’il connaissait pourtant.

Ainsi, les rappels permettent de réactiver la protection face à des maladies graves comme le tétanos ou la diphtérie, mais aussi de réduire la circulation de certaines infections dans la population, et parfois même d’éviter des complications potentiellement mortelles.

Les rappels essentiels après 25 ans

1 – DTP : Diphtérie – Tétanos – Poliomyélite

Il s’agit du socle de la vaccination adulte. Ces trois maladies sont rares en France, mais graves, et l’on sait qu’elles pourraient redevenir fréquentes si la couverture vaccinale diminue.

Il convient donc d’effectuer un rappel tous les 20 ans après 25 ans, c’est à dire à 25 ans, 45 ans, puis 65 ans. Ensuite, prévoyez un rappel tous les 10 ans après 65 ans. Par ailleurs, soulignons que les rappels utilisent des vaccins combinés, souvent associés à la coqueluche ou à d’autres antigènes selon les besoins.

2 – Coqueluche (dTPca)

La coqueluche est une infection respiratoire très contagieuse. Si elle s’avère généralement bénigne chez l’adulte, elle constitue un danger mortel pour les nourrissons. Or, de nombreux adultes sont porteurs sans le savoir.

Dans ce cadre, la recommandation est un rappel unique à l’âge de 25 ans, combiné avec celui du DTP. Ce rappel est d’autant plus important si l’on prévoit une grossesse, ou si l’on est en contact régulier avec des enfants de moins de 6 mois. De fait, cette stratégie – appelée cocooning – vise à protéger les nourrissons en vaccinant les adultes autour d’eux.

3 – Hépatite B

Encore aujourd’hui, près de 200 000 personnes vivent avec une hépatite B chronique en France. Or, le vaccin est sûr et efficace, et il s’adresse à toute personne née après 1980 (car la vaccination est obligatoire depuis 2018 pour les nourrissons).

Parmi les publics les plus à risques, on trouve les personnes ayant des relations sexuelles multiples ou non protégées, les professionnels de santé, et plus largement, toute personne non vaccinée ou mal protégée. Notons qu’en cas de doute, un simple dosage sanguin permet de vérifier si vous êtes immunisé.

4 – Grippe saisonnière

Contrairement à une idée reçue, la grippe n’est pas une maladie bénigne. Chaque année, plusieurs milliers de décès sont attribués à la grippe, notamment chez les plus de 65 ans, mais aussi chez les adultes fragiles.

Face à ce constat, n’hésitez surtout pas à recevoir une vaccination annuelle, chaque automne, notamment si vous êtes immunodéprimé, atteint d’une maladie chronique, ou une femme enceinte. Pour information complémentaire, sachez que le vaccin est gratuit pour les personnes à risque.

5 – Papillomavirus humain (HPV)

Initialement ciblée chez les adolescentes, la vaccination contre le HPV est désormais recommandée pour tous les jeunes, filles et garçons, et ce jusqu’à 26 ans inclus.

Elle protège contre les virus responsables de cancers du col de l’utérus, de l’anus, du pénis, ou encore de la gorge.

6 – Pneumocoque

Pour mémoire, le pneumocoque se présente sous la forme d’une bactérie, responsable de pneumonies, otites, voire de méningites, avec un risque accru chez les plus fragiles.

Il est donc recommandé de se faire vacciner pour les personnes immunodéprimées ou atteintes de maladies chroniques, ainsi que pour les personnes âgées de 65 ans et plus, et dans certaines professions à risque.

7 – Zona

Le zona résulte de la réactivation du virus varicelle-zona, latent depuis l’enfance. Il peut provoquer de fortes douleurs, voire des séquelles neurologiques.

Depuis 2023, le vaccin contre le zona est donc recommandé dès 65 ans (et parfois dès 50 ans en cas de facteur de risque) ; la recommandation en question s’applique même si vous avez déjà eu un zona, afin d’éviter les récidives.

Et pour les voyageurs ?

Les adultes qui voyagent à l’étranger doivent adapter leur vaccination selon la destination. Des vaccins spécifiques sont alors recommandés, voire exigés :

  • Fièvre jaune : obligatoire pour certains pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud ;
  • Hépatite A, typhoïde, rage, voire encéphalite japonaise selon la destination ;
  • Covid-19 : encore exigé dans certains pays ou contextes (croisières, établissements de santé).

Quoi qu’il en soit, nous vous conseillons de consulter un centre de vaccination international au moins 4 à 6 semaines avant le départ.

Sachant cela, pourquoi tant d’adultes oublient leurs rappels ?

Malheureusement, les rappels vaccinaux sont rarement inscrits dans les agendas adultes. Plusieurs raisons à cela :

  • Manque d’information : la vaccination reste trop souvent associée à l’enfance ;
  • Oubli : sans carnet de santé à jour, il est difficile de suivre son statut vaccinal ;
  • Méfiance injustifiée : certaines personnes craignent encore les effets secondaires, malgré les nombreuses études prouvant la sécurité des vaccins.

Un bon réflexe consiste donc à demander à son médecin traitant un bilan vaccinal, à l’occasion d’une consultation ou d’un rendez-vous santé. Ce dernier peut en effet rapidement vérifier votre statut et vous orienter vers les rappels nécessaires.

En outre, depuis quelques années, les pharmaciens sont autorisés à vacciner les adultes (grippe, DTP, Covid, etc.) sans prescription préalable. Cela facilite l’accès à la vaccination, notamment pour les personnes actives qui manquent de temps.

Enfin, n’oublions pas l’existence du carnet de santé numérique, disponible sur « Mon espace santé », ou d’applications de suivi vaccinal (comme « MesVaccins.net ») qui rappellent les échéances automatiquement.

En conclusion

La vaccination adulte représente un maillon essentiel de la prévention santé, souvent négligé à tort. Or elle ne se résume pas à une protection personnelle, car se faire vacciner, c’est aussi protéger les plus vulnérables, éviter la résurgence de maladies graves, et alléger la charge pour le système de santé.

Dans un monde où les menaces infectieuses (grippe, Covid, virus émergents) demeurent une réalité, tenir son carnet de vaccination à jour est un geste de responsabilité et de santé publique. À 25 ans, à 45 ans, ou à 65 ans, il n’est jamais trop tard pour faire le point et se protéger durablement.

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