Cancer du sein et cancer colorectal : pourquoi les dépistages sauvent des vies

Le cancer est aujourd’hui la première cause de mortalité en France. Deux localisations, en particulier, représentent des enjeux majeurs de santé publique : le cancer du sein, qui touche principalement les femmes, et le cancer colorectal, qui concerne aussi bien les hommes que les femmes. Tous deux partagent une caractéristique essentielle : ils peuvent être détectés précocement grâce au dépistage, ce qui améliore considérablement les chances de guérison. Avec cet article, nous voulions donc vous expliquer pourquoi ces deux dépistages sont essentiels, comment ils se déroulent, qui est concerné, et pourquoi il est crucial de ne pas attendre l’apparition des symptômes pour agir.

Toutes les informations données dans cet article le sont à titre indicatif et n’engagent pas la responsabilité de l’éditeur de ce site. Pour toute question ou application de ces conseils, consultez votre médecin.

Le dépistage : un enjeu vital

Pour rappel, le dépistage vise à détecter une maladie avant l’apparition des symptômes, à un stade où elle est plus facile à traiter, voire curable. Dans le cas des cancers, cela peut faire toute la différence. De fait, un cancer détecté tôt s’avère souvent moins agressif, d’une part ; il nécessite des traitements moins lourds, d’autre part, et in fine, il présente un taux de survie bien plus élevé. D’ailleurs, selon l’Institut National du Cancer (INCa), le dépistage précoce augmente de 90 % les chances de guérison dans certains cancers, comme le cancer du sein.

Le cancer du sein : le plus fréquent chez la femme

Quelques chiffres :

  • Près de 60 000 nouveaux cas chaque année en France ;
  • Environ 1 femme sur 8 sera concernée au cours de sa vie ;
  • Plus de 12 000 décès par an, bien que la mortalité ait baissé grâce aux progrès médicaux et au dépistage.

Le dépistage organisé :

En France, le dépistage du cancer du sein est recommandé tous les deux ans pour les femmes de 50 à 74 ans ne présentant pas de facteur de risque particulier. C’est la tranche d’âge où le risque de développer un cancer du sein est le plus élevé, et où le dépistage est le plus efficace. En-dehors de cette tranche, des examens peuvent être prescrits individuellement selon les antécédents ou symptômes. L’examen en lui-même consiste en une mammographie bilatérale, c’est-à-dire des radiographies des deux seins, ainsi qu’un examen clinique par un médecin ou une sage-femme. En outre, une double lecture systématique des clichés par deux radiologues indépendants, pour réduire les erreurs. Ce dépistage est pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, sans avance de frais. Soulignons enfin que certaines femmes présentent un risque accru de cancer du sein (antécédents familiaux, mutations génétiques type BRCA1 ou BRCA2…). Elles peuvent bénéficier d’un suivi personnalisé, avec des mammographies ou IRM dès 30 ou 40 ans.

Le cancer colorectal : un tueur souvent silencieux

Quelques chiffres :

  • Près de 47 000 nouveaux cas par an ;
  • Deuxième cause de décès par cancer en France ;
  • Environ 18 000 morts par an, alors que ce cancer est souvent évitable, ou assez largement curable s’il est détecté tôt.

Le dépistage organisé :

Le programme national de dépistage du cancer colorectal s’adresse à toutes les personnes de 50 à 74 ans, tous les deux ans, hommes et femmes. Cette fréquence s’explique par le fait que le cancer colorectal se développe lentement, souvent à partir de polypes bénins qui ne deviennent cancéreux qu’avec le temps. Le test permet de repérer ces anomalies à un stade précoce, avant qu’elles ne deviennent dangereuses. Il consiste en un test immunologique à faire chez soi : il s’agit de recueillir un échantillon de selles pour rechercher la présence de sang non visible à l’œil nu. En cas de résultat positif (soit environ 4 % des cas), une coloscopie est proposée pour examiner l’intérieur du côlon et du rectum, et enlever si nécessaire des polypes précancéreux. Le test est simple, indolore, rapide, gratuit et envoyé à domicile après invitation. Il peut aussi être remis par un médecin généraliste, un pharmacien ou une sage-femme.

Pourquoi certaines personnes rechignent-elles encore à se faire dépister ?

Malgré la gratuité et l’efficacité de ces dépistages, les taux de participation restent insuffisants en France. Concrètement, environ 50 % des femmes participent au dépistage du cancer du sein, et seulement 34 % des personnes concernées réalisent le test de dépistage du cancer colorectal. Parmi les freins les plus fréquents, on retrouve :

  • Peur des résultats ;
  • Crainte de la douleur ou de l’inconfort (surtout pour la mammographie) ;
  • Manque d’information sur l’intérêt du test ;
  • Tabou autour du cancer ou des examens médicaux ;
  • Oubli ou procrastination ;
  • Fausses croyances : « je suis en bonne santé, je ne risque rien », « il vaut mieux ne pas savoir »…

Pourtant, on ne le répètera jamais assez : l’ignorance est bien plus dangereuse que la prévention. En outre, Un test positif ne signifie pas forcément un cancer, mais indique qu’un examen complémentaire est nécessaire. Ainsi, pour le cancer colorectal, une coloscopie est programmée, tandis que dans le cadre d’une suspicion de cancer du sein, une échographie mammaire ou une biopsie peut être proposée. Dans tous les cas, une prise en charge rapide permet d’augmenter significativement les chances de guérison.

Des bénéfices concrets et prouvés – y compris après 74 ans

Factuellement, et il est bon d’insister sur ce point, les campagnes de dépistage ont déjà permis de sauver des milliers de vies. Ainsi, grâce à la mammographie, la mortalité par cancer du sein a diminué d’environ 20 % depuis les années 1990, tandis que le dépistage du cancer colorectal permet de réduire la mortalité de 15 à 30 % selon les études. Soyons clairs, une tumeur du côlon détectée à un stade localisé a un taux de survie (s’entendant à 5 ans minimum) supérieur à 90 %. À un stade avancé avec métastases, ce taux tombe à … 13 %. Quoi qu’il en soit, si le dépistage organisé s’arrête à 74 ans, mais cela ne signifie pas qu’il faut cesser tout suivi. Selon l’état de santé, l’espérance de vie et les antécédents, un dépistage individuel peut être recommandé au-delà de 75 ans sur avis médical.

Le rôle du médecin traitant et des professionnels de santé

Le médecin traitant joue bien entendu un rôle clé dans l’adhésion au dépistage, dans la mesure où il explique l’intérêt de ces examens, rassure en cas de craintes ou de fausses idées, remet les kits de dépistage colorectal, et oriente vers un spécialiste si besoin. De même, les sages-femmes, pharmaciens et infirmiers peuvent être des relais essentiels. Afin d’améliorer la participation, plusieurs actions sont régulièrement mises en place :

  • Envoi de rappels automatisés (courriers, SMS) ;
  • Accès aux kits dans les pharmacies sans ordonnance ;
  • Campagnes de sensibilisation nationales ;
  • Mise en place de solutions numériques pour commander les tests ou recevoir les résultats.

A chaque fois, l’objectif reste en tout cas le même : atteindre au moins 65 % de participation, pour garantir une efficacité collective maximale.

En conclusion

Se faire dépister constitue finalement un acte simple, rapide et gratuit qui peut sauver la vie. C’est aussi une démarche citoyenne : plus nous sommes nombreux à participer, plus nous protégeons notre entourage et notre société. Même si c’est plus facile à dire qu’à faire, ne laissez pas la peur ou le doute prendre le dessus : parlez-en à votre médecin, informez vos proches, et n’attendez pas de ressentir des symptômes. Le cancer est souvent silencieux, dévastateur quand il est pris tardivement, mais la prévention est puissante, très puissante même.

Comment rester actif même avec un emploi du temps chargé ?

Entre les impératifs professionnels, familiaux, les transports et les obligations sociales, il est facile de reléguer l’activité physique au second plan. Pourtant, bouger chaque jour est essentiel pour maintenir une bonne santé physique et mentale. Les recommandations officielles de l’OMS préconisent au moins 150 minutes d’activité d’intensité modérée par semaine, soit environ 30 minutes par jour, mais cela semble souvent inatteignable lorsque les journées sont bien remplies. Heureusement, il existe des solutions simples et efficaces pour intégrer davantage de mouvement dans son quotidien sans bouleverser son emploi du temps. Dans cet article, nous vous proposons des stratégies concrètes pour rester actif, même avec un agenda surchargé.

Pourquoi est-il si important de rester actif ?

L’activité physique régulière permet de :

  • Renforcer le cœur et les muscles ;
  • Préserver la masse osseuse ;
  • Réduire les risques de maladies chroniques (diabète, hypertension, maladies cardiovasculaires, obésité…) ;
  • Stimuler l’immunité ;
  • Améliorer la qualité du sommeil ;
  • Réduire le stress et l’anxiété ;
  • Booster la concentration et la mémoire.

À l’inverse, la sédentarité est un facteur de risque majeur pour de nombreuses pathologies. Passer de longues heures assis, sans mouvement, impacte la circulation sanguine, le métabolisme, la posture et la santé mentale.

De l’intérêt de changer de regard sur l’activité physique

L’un des principaux freins à la pratique sportive régulière est la croyance qu’il faut beaucoup de temps et des séances longues pour que cela soit bénéfique. En réalité, tout mouvement compte ! Il ne s’agit pas uniquement de faire du sport, mais de rompre les temps prolongés d’inactivité et d’introduire du mouvement dans chaque moment de la journée. Marcher 10 minutes, monter des escaliers, jardiner, danser, faire des étirements, sont autant d’activités physiques qui contribuent à votre capital santé. Même avec un emploi du temps chargé, on trouve du temps pour ce que l’on considère comme prioritaire. L’astuce consiste d’abord à planifier ses temps d’activité, comme on le ferait pour un rendez-vous professionnel. En outre, mieux vaut intégrer l’activité à ses routines existantes, plutôt que de chercher du temps « en plus ». Enfin, comme nous l’évoquions plus haut, n’hésitez pas à « commencer petit », pour installer une régularité

Intégrer le mouvement à sa journée de travail

Le travail est l’une des principales causes d’immobilité. Voici quelques idées pour bouger davantage sans nuire à votre productivité :

Au bureau ou en télétravail :

  • Se lever au moins toutes les 45 minutes ;
  • Prendre les appels debout ou en marchant ;
  • Réaliser de petits étirements entre deux réunions ;
  • Utiliser un bureau assis-debout, si possible ;
  • Privilégier l’escalier à l’ascenseur ;
  • Organiser des réunions “en marchant” quand c’est pertinent ;
  • Utiliser les toilettes à un autre étage.

En déplacement :

  • Marcher ou faire du vélo pour les trajets courts ;
  • Descendre une station plus tôt en métro ou en bus ;
  • Se garer plus loin pour finir à pied ;
  • Marcher pendant la pause déjeuner.

Profiter des moments familiaux et utiliser les routines du quotidien

Si votre temps libre est consacré à la vie de famille, transformez ces instants en opportunités de mouvement. Il s’agit notamment de faire une promenade après le dîner avec les enfants, d’organiser un jeu de ballon ou une sortie vélo le week-end, ou bien de mettre de la musique et danser ensemble à la maison. On peut également envisager de proposer des activités physiques ludiques (chasse au trésor, parcours dans le jardin, etc.), et même de choisir des vacances ou sorties actives : randonnée, accrobranche, natation… Ainsi, non seulement vous bougez, mais vous renforcez aussi les liens familiaux dans une ambiance positive. En parallèle, certaines tâches peuvent facilement devenir plus physiques si on modifie légèrement la manière de les accomplir, telles que faire du ménage énergique, avec de grands gestes, ou porter les courses à pied ou en sac à dos. On pense aussi au fait de monter les escaliers avec un rythme soutenu, de jardiner, bricoler, nettoyer les vitres, et – ne riez pas, c’est réellement efficace – de se brosser les dents en faisant quelques squats ou montées de genoux. De fait, voilà autant d’occasions de stimuler le corps sans rajouter une tâche supplémentaire à votre planning.

Opter pour des séances courtes mais efficaces

Pas besoin d’une heure à la salle pour bouger efficacement. Des séances de 10, 15 ou 20 minutes, bien réalisées, suffisent pour entretenir sa condition physique. Pour preuve, en voici quelques exemples :

  • HIIT (High Intensity Interval Training) : 15 min suffisent ;
  • Yoga du matin : 10 min d’étirements pour démarrer la journée ;
  • Renforcement musculaire (pompes, gainage, squats) à la maison ;
  • Applications de sport ou vidéos YouTube : courtes et gratuites.

SI vous souhaitez une petite astuce en plus, planifiez-vous une courte séance chaque matin ou chaque soir, comme une sorte de « routine d’hygiène ».

Multiplier les occasions de marcher

La marche représente incontestablement l’activité la plus accessible : sans équipement, sans coût, à tout âge. On peut ainsi marcher en appelant quelqu’un, ou bien pour réfléchir – voire faire une pause mentale – sans oublier d’aller (se) chercher un café un peu plus loin, et de rejoindre des collègues et/ou amis à pied. A ce propos, nous vous recommandons de programmer une alarme toutes les heures pour faire 250 pas, et pensez aussi à augmenter progressivement votre nombre de pas quotidiens, pour viser rapidement entre 6 000 à 10 000 pas selon vos capacités.

Exploiter les temps morts … mais dormir suffisamment

Même avec un emploi du temps dense, il y a toujours des micro-moments inutilisés dans la journée, comme par exemple, l’attente devant l’école, à la photocopieuse, dans une file d’attente, ou bien la pause entre deux réunions ou avant un rendez-vous. Ne négligez pas non plus le temps d’écran ou de publicité à la télévision ou sur votre ordinateur. Ces moments peuvent ainsi être mis à profit pour marcher, faire quelques étirements, contracter les abdos ou fessiers, sans oublier de pratiquer la respiration profonde, voire de faire quelques montées de genoux et/ou pas chassés. Paradoxalement, le manque de sommeil constitue un sérieux frein à l’activité physique. Après tout, si vous êtes constamment fatigué, vous aurez naturellement tendance à rester immobile et à éviter l’effort. Veillez donc à dormir entre 7 et 9 heures par nuit, tout en évitant les écrans avant le coucher. Plus généralement, sachez créer un rituel de coucher relaxant, et bien sûr, imitez les excitants (café, écrans, stress…). Ayez bien à l’esprit qu’un corps reposé est un corps plus volontaire pour bouger.

Se fixer des objectifs réalistes et motivants

On ne le sait que trop : le plus difficile, ce n’est pas de commencer, c’est de durer. Voici quelques conseils pour maintenir l’effort dans le temps :

  • Se fixer des objectifs simples et mesurables (ex. : marcher 7000 pas/jour, 3 séances de 15 min/semaine) ;
  • Utiliser des applications de suivi ou des podomètres ;
  • Tenir un petit journal de bord de vos efforts ;
  • Se récompenser (non pas avec un gâteau – ou très occasionnellement – mais avec un moment agréable, un massage, un nouvel accessoire de sport…) ;
  • Partager ses objectifs avec un proche ou trouver un binôme.

Quoi qu’il en soit, il y aura des jours où vous ne pourrez pas bouger autant que vous le souhaitez, et ce n’est pas grave. L’important est la régularité, pas la perfection. Dès lors, pratiquez l’auto-bienveillance et évitez de culpabiliser. Faites de votre mieux avec ce que vous avez, et si, par exemple, la nuit a été mauvaise, oubliez le footing pour privilégier une marche tranquille. Face à un imprévu majeur, reportez au lendemain sans pression, car ce sont les petits efforts cumulés qui font la différence.

En conclusion

Rester actif même avec un emploi du temps chargé n’a rien d’une mission impossible. Cela nécessite toutefois de la créativité, de l’organisation et un changement de perspective : à vrai dire, bouger ne doit pas être vécu comme une contrainte, mais comme une composante naturelle de votre mode de vie. En insérant des mouvements dans vos habitudes existantes, en exploitant les temps morts, en pratiquant des séances courtes et efficaces, vous renforcez votre corps, votre mental et votre santé globale — sans sacrifier votre planning. In fine, gardez ceci à l’esprit : bouger un peu, souvent, vaut mieux que bouger beaucoup, rarement.