Arthrite, polyarthrite, spondylarthrite… quand les articulations s’enflamment

C’est grâce à nos articulations que nous pouvons lever les bras, courir, nous agenouiller, et même mâcher notre nourriture… Fortement sollicitées tout au long de la vie en raison de leur rôle moteur fondamental, celles-ci ne sont pas à l’abri de pathologies inflammatoires et ce, à tout âge de la vie. L’arthrite n’est pas réservée aux vieillards et de nombreuses maladies auto-immunes pouvant survenir à tout moment entraînent des troubles articulaires. Découvrez ce qui se passe quand vos articulations s’enflamment.

Toutes les informations données dans cet article le sont à titre indicatif et n’engagent pas la responsabilité de l’éditeur de ce site. Pour toute question ou application de ces conseils, consultez votre médecin.

Inflammation des articulations : quels symptômes ?

Pour commencer, les douleurs articulaires causées par une inflammation doivent être différenciées des douleurs articulaires dues à l’usure du cartilage interne, typiques de l’arthrose. Alors que les premières se manifestent généralement par une rougeur et un gonflement, les secondes sont visuellement plus discrètes. Par ailleurs, l’arthrose se fait sentir lorsque le corps est en mouvement, contrairement aux douleurs de type inflammatoire, qui sont généralement plus fortes au repos.

Les symptômes d’une inflammation articulaire – à ne pas confondre, donc, avec la douleur mécanique propre à l’arthrose – sont répertoriés ci-dessous.

Les manifestations physiques

Lors de l’examen médical, trois symptômes sont décisifs pour diagnostiquer l’arthrite :

  • la chaleur : l’articulation inflammatoire provoque une sensation de chaleur à l’endroit affecté. Au toucher, en surface, la peau peut être chaude à brûlante, comme sous l’effet de la fièvre.
  • La rougeur : par conséquent, l’inflammation articulaire se manifeste par des rougeurs au niveau de l’épiderme, parfois même par des éruptions cutanées.
  • Des gonflements : en plus d’être chaude et rouge, l’articulation concernée est souvent gonflée.

Enfin, à long terme et comme dans le cas de l’arthrose, l’articulation atteinte par des inflammations régulières est peu à peu amenée à se déformer. Cependant, les déformations n’intervenant qu’à un stade avancé de la maladie, il s’agit d’un symptôme tardif, qui peut d’ailleurs être évité si la pathologie est prise en charge à ses débuts.

La douleur dans son contexte

Par ailleurs, les douleurs articulaires de type inflammatoire ont pour particularité :

  • de se manifester, ou d’atteindre leur maximum, lorsque les articulations sont au repos. On se réveille avec les articulations raidies, douloureuses. Les déplier demande un effort. Le « dérouillage matinal » réclame parfois plusieurs heures.
  • De s’améliorer, par conséquent, par le biais du mouvement. Il est en effet recommandé de pratiquer des activités physiques appropriées lorsqu’on souffre d’arthrite, afin de ne pas laisser les articulations se détériorer par une immobilité trop prolongée.
  • De s’accompagner d’autres manifestations, comme par exemple une fatigue inexpliquée ou encore des douleurs oculaires ou abdominales, qui doivent amener à consulter immédiatement.

Articulations inflammatoires : quelles causes et quels traitements ?

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’articulations inflammatoires. Examinons-les un par un.

Les maladies auto-immunes

Leurs causes ne sont pas toujours connues. Si, la plupart du temps, elles sont déclenchées par une infection virale, elles peuvent aussi dépendre d’une réaction de l’organisme suite à un vaccin. On parle de maladie articulaire auto-immune lorsque le corps cesse de reconnaître ses propres articulations comme étant les siennes. Les considérant comme des intruses, il déclenche alors des actions destructrices contre elles. Les principales maladies articulaires auto-immunes sont les suivantes :

  • la polyarthrite rhumatoïde, qui se caractérise par une atteinte articulaire symétrique (si une main est touchée, l’autre le sera aussi). Affectant davantage de femmes que d’hommes, elle progresse par poussées inflammatoires, qui aboutissent à long terme à la déformation des articulations. Dans des cas très rares, elle peut atteindre les organes internes tels le cœur ou les poumons.
  • La spondylarthrite ankylosante, qui touche principalement la colonne vertébrale et peut s’accompagner d’une atteinte inflammatoire oculaire, appelée uvéite.
  • Le lupus érythémateux, ou inflammation des tissus conjonctifs, lesquels concernent les articulations mais aussi les reins, la peau et les vaisseaux sanguins.
  • Le rhumatisme psoriasique, qui provoque des inflammations à la hauteur des membres supérieurs et parfois du dos, et est associé à des lésions cutanées pouvant s’étendre même aux ongles.

Souvent douloureuses et invalidantes, ces maladies – inguérissables mais pouvant faire l’objet de rémissions – sont toutefois efficacement contrôlées par des traitements locaux (visant à réduire l’inflammation) et des médicaments de fond (s’attaquant au mécanisme auto-immune de ces pathologies).

Les troubles pathologiques annexes

D’autres pathologies, bien que ne concernant pas directement les articulations, peuvent avoir des répercussions inflammatoires sur ces dernières. En particulier :

  • la maladie de Lyme, causée par une piqûre de tique, provoque vertiges, maux de tête, pertes de mémoire, érythèmes mais aussi douleurs arthritiques des articulations. Son traitement s’effectue par voie antibiotique. Prise à temps, la maladie est guérissable. Cependant, certains patients gardent des séquelles – comme des douleurs articulaires – à court ou à long terme, voire toute leur vie.
  • La fibromyalgie. Encore mal connue, cette maladie essentiellement féminine s’associe dans la plupart des cas à une maladie auto-immune chronique de type inflammatoire. Elle se caractérise par des troubles nerveux et de la fatigue, mais aussi par des douleurs articulaires et musculaires. Son traitement repose essentiellement sur une meilleure gestion du stress, responsable des poussées, mais aussi sur des médicaments anti-inflammatoires.

Les lésions articulaires

Enfin, dans certains cas, l’inflammation de l’articulation est liée à des lésions, qui peuvent être de deux types :

  • la tendinite : lorsqu’un tendon se fragilise, après une chute ou sous l’impact d’une sollicitation répétée, ou encore avec l’âge, il peut être la proie à une inflammation diffuse, qu’on soulage à travers des massages, des anti-inflammatoires ou par le biais d’une atelle.
  • La bursite : cette inflammation concerne la bourse séreuse contenant le liquide grâce auquel les tendons, les ligaments et les muscles peuvent glisser aisément contre les os du squelette. La bursite peut dépendre d’une maladie inflammatoire déjà existante ou être déclenchée par une sollicitation inhabituelle du muscle concerné. Elle est efficacement traitée par l’injection locale de corticoïdes.

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